• D'accord, venant de mes 40 kgs ce titre fait figure de provoc', mais on fera avec vu que j'ai pas trouvé mieux en matière d'alitération primaire. Comment ça "c'est qui celle-là ?"  Oui, bon, bon, bon, ça fait des mois que je ne suis pas revenue...Mais me faites pas la tronche : là je reviens avec tellement de photos que je me ferais vite pardonner, c'est promis-juré. Allez, allez, quoi.

    Donc, afin de demander l'absolution comme il se doit, j'ammène des wagons d'images qui intéresseront tout le monde (j'en profite pour fêter mon premier commantateur inconnu, qui se reconnaîtra et qui j'espère reviendra malgré mon indigne silence), j'ai nommé : du manger !

    Eh bé oui...Quand vient l'appel du ventre, on se retrouve tous. La bave, ça réunit. On débute par une spécialité locale qu'on peut trouver dans à peu près n'importe quel coin de rue Pékinoise : les "baozi" (prononcer "ba-oh-tzeu"). Fourrés de viande ou bien végétariens, les baozi sont des petits beignets dont la consistance rappelle assez la mie de pain, cuits à la vapeur et assez bourratifs pour qu'un seul de leurs lots constitue un repas en lui-même. Une photo explicite :

     

    Après le boulot, l'heure des bourrlets

    Bon, elle est floue, je vous avais prévenus à l'article précédent. En voici une pas floue d'un déjà mordu, histoire de voir ce qu'il y a dedans :

    Après le boulot, l'heure des bourrelets

    Vous le devinerez sans souci, celui-là n'est pas franchement végétarien. Suivront les jiaozi ("djia-oh-tzeu"), autres en-cas du même genre dont la texture se rapproche cette fois-ci plus...Du ravioli. Et là on se rappelle que Marco Polo a importé les spaghettis de Chine...Les Italiens peuvent fulminer : jusqu'aux tortellinis, les Chinois les ont devancés.

    Revenons à nos jiaozis : même intérieur sinon et même mode de cuisson que les premiers. Maintenant, si on s'en réfère aux standards Chinois, ces deux cousins germains gastronomiques font plutôt figure de "snack rapide" que de vrai plat représentatif du savoir-faire national. Et le savoir-faire on y tient, la Nation encore plus, référence à l'article de l'entrée toi-même tu sais. Manger dans l'une de ces minuscules boutiques encadrées de devantures qui crachent des rangées de tables bancales en plastique bariolé dehors n'est pas une preuve de raffinement aux yeux des Chinois, ce qui ne les empêche pas d'y aller, qu'ils trimballent des attachés-case, des paniers de poussins (vivants) ou des faux sacs Lancel. Quand on a la dalle, tout le monde s'y retrouve, je vous l'avais dit. Et nous avec : pour nos palais Occidentaux peu habitués aux saveurs du pays des dragons, ces petits quelque chose sont déjà si éloignés de nos propres parfums qu'ils ne peuvent être que délicieux. A noter qu'ils sont également très peu chers : soit 5 à 7 Kuais environ...Oui, 5 à 7 centimes d'Euros. Vous y croyez ? Eh bien vous avez raison...D'autant que les tenanciers de ces petites échopes ne sont pas du tout du style à arnaquer les touristes, "ces visages étranges avec de grands nez et des yeux tous ronds" (non, c'est pas du vécu penses-tu...). Au contraire, ils sont très curieux de voir ce que vous penserez de leur cuisine. Ayez l'audace de leur parler un peu Mandarin, ils sauteront de joie à s'en cogner la tête au plafond. Cet espèce d'honneur que vous représentez à leurs yeux, vous, venu de l'autre côté de l'Oural et qui donc êtes si riche, peut devenir presque gênant tant ils sont heureux de vous avoir à leur table. Attendez-vous à une marée de gentilles questions façon enquête sociologique si vous engagez la conversation, et parfois même simplement en leur souriant. J'avais entamé un "coin du contre-cliché", on peut tout aussi bien le reprendre, ma bonne Lucette : les Chinois, méprisants, peu ouverts sur le monde, nombrilistes et convaincus qu'ils se suffisent à eux-mêmes ? Foutaises, j'en appelle au maître jugement de ces boules de mies de pain et de leurs fabriquants, libre soit la parole du beignet ! Ces commerçants font plutôt partie de ceux que la croissance express économique Chinoise a laissés en arrière, bien que toujours survivants et qui malgré leurs dents en moins continuent de sourire ou de battre des mains si un étranger aventure ses gargouillis gastriques chez eux.  Je me suis ainsi retrouvée entourée d'un couple, leur fils, deux grands-mères et d'un grand-père tous  chefs de leur petit restaurant un soir où je suis allée acheter mon repas. Scène suit :

    "*en Mandarin* Bonsoir, voilà ce que je voudrais manger. Combien je vous dois ? 

    _ Oh ! *à son mari* Regarde, regarde, une étrangère qui parle Mandarin !

    *arrive le mari, torchon à la ceinture, piques à brochettes en main*

    _ Vous parlez Mandarin ? De quel pays êtes-vous ?

    _ De France. *sourire*

    _ De France ! *au fils qui rôtit les brochettes* Amène une table pour la Française !

    *S'ensuit un branle-bas de cuisine bruyant qui voit atterrir une table de l'envergure d'un tabouret, et un tabouret sans nul doute rétrécit au lavage. L'étrangère susnommée s'y assied*

    _ *amène la commande cuite à point, piques compris* Bonsoir, c'est vous qui parlez Mandarin ?

    _ *sourire* Bonsoir, c'est moi. Merci pour la chaise.

    _ *éclate de rire* Elle m'a dit merci pour la chaise ! 

    *une tête coiffée de blanc émerge de la boutique à l'intérieur, la scène se passant dehors, sur le trottoir à un étal en plein air.*

    _ Pourquoi tu cries comme ça ?

    _ Viens ! Il y a une Française qui comprend le Mandarin, elle veut manger ici !

    _ *arrive la grand-mère n°1* Vous êtes Française ? Et vous aimez la cuisine Chinoise ? C'est différent non ?

    _ Oui, mais c'est justement pour ça que j'aime, parce que c'est différent.

    _ *rire de tout le monde* Elle aime parce que c'est différent !

    _ *arrive le grand-père, qui rit aussi* Tenez.

    _ Oh merci ! Mais...Euh, excusez-moi mais je...Enfin combien je vous dois ?

    _ Non, non, celle-là c'est un cadeau, vous êtes une amie. 

    _ *surprise* Oh merci, merci beaucoup !

    _*grand-mère n°2, s'est rapprochée de loin* Elle est toute rouge ! Allez, mangez, il faut manger. Vous êtes trop maigre, il faut manger.

    _ *mange*

    _ C'est bon ?

    _ C'est délicieux ! Qu'est-ce que c'est !

    _*grand rire* De la seiche, de la seiche ! *le père* amènes-en une autre. *grand-mère n°2* oui, il faut qu'elle mange plus. *la mère* vous ne pourrez pas étudier sans manger ! *le grand-père* c'est bien d'être venue en Chine. Vous êtes venue pour apprendre le Mandarin ?

    _ Oui, tout à fait !

    _ *le fils* Votre accent est très bien pour une étrangère ! *grand-mère n°1, qui rit* elle a l'accent de Pékin ! C'est notre Française !

    _ *rire* Votre Française ? Vous m'adoptez ?

    _ *tous* Bien sûr ! Mangez, mangez, si ça vous plaît, restez !"

    Je n'exagère presque rien...Je n'exagère notamment pas la partie "adoption". Littéralement, je leur ai demandé "est-ce que je suis de votre famille", ignorant le verbe "adopter". Et me voilà interrogée, toute la petite famille aussi soucieuse de mon point de vue que de mon tour de taille qui m'offre un mobilier dimension Polly Pocket et 3 brochettes cadeaux. J'avais l'impression d'être reçue comme une V.I.P à Cannes, le tapis rouge, les papparazzis et la pompe snob en moins. J'en dis : c'était bien mieux comme ça, la Croisette devrait mater l'exemple. C'est du lourd, comme disait le slammeur. Ce petit coin d'article va aparaître un peu moins grinçant que les précédents, parce que ..."Faut dire ce qui est, John...*gorgée de Whisky*. Dans la vie, y a deux catégories de personnes. Les grandes gueules, et les p'tites couilles. Et moi *allume le demi-cigare* j'suis p'têtre ben née avec une grande gueule, mais j'ai eu un coeur du même format avec." 

    J'arrête la parenthèse Western pour retourner dans le film de Sabre...Qui pour l'instant ne s'armera que d'une fourchette (on fait ce qu'on peut avec les baguettes) ou éventuellement d'un cure-dents. N'hésitez donc pas si l'estomac vous en dit : ces petits coins de paradis culinaire ont peut-être l'air douteux, étroits, un peu écrasés entre les boutiques voisines, mais dites-vous bien que si les Chinois y mangent, vous n'avez rien à craindre. Mieux encore : suivre les Pékinois vous garantit de manger là où les touristes ne sont pas attendus, à savoir moins cher et de meilleure qualité !

    Si néanmoins vous fatiguez de la cuisine locale, qu'à celà ne tienne ! Je vous emmène frapper à la porte de l'insulaire Nippon voisin et de ses restaurants également très nombreux, surtout au Nord de la Chine. Dans le Sud, le souvenir du massacre de Nankin toujours présent fait que certains endroits affichent de joviales pancartes "no Japanese people" (traduit en 3 langues, y compris en Japonais) à leur entrée, tout en bonne humeur et sans rancune. Mais à Pékin, pas de problème. Sans intention vraiment aucune; qu'allez-vous chercher là; de faire la promotion du Katoya, adorable endroit aux serveuses accueillantes, pour la plupart bilingues (Mandarin/Japonais), je ne saurais que trop vous recommander un certain restaurant dont le nom m'échappe...J'ai dû l'égarer dans ce blog. Sûrement.

    ...Ah mais. Je vous dis "Japonais", vous allez me répondre "sushis".  Et à tous les coups, "je ne digère pas le poisson cru", bande de chipoteurs de l'intestin. Détrompez-vous, allons donc ! Ce sont les plats chauds made in Samouraï land que vous trouverez à Pékin en priorité. Et on commencera par...

     

    Après le boulot, l'heure des bourrelets

    Les boules de riz cuites et fourrées au saumon ! Un plat plus "mangatique" que celui-là, difficile à trouver, non ? Qui n'a pas déjà entrevu au moins une fois un protagoniste aux yeux 3D engloutir à pleines incisives l'une de ces boules blanches drapées d'une algue noire ? Eh bien à Pékin vous en trouverez...Et probablement pour bien moins cher qu'à Tokyo. Soit 12 Kuais en moyenne pour deux. N'en déplaise à la ville-princesse des mangas et des jeux vidéos, elles n'en reste pas moins le cauchemar de la carte bancaire...Pékin, non. Quant aux bouboules elle-mêmes, elles sont un en-cas plus que suffisant pour les appétits normaux (et pour les catégories bouchées de moineau dans mon style, un repas complet). Digestes, diététiques, rien à reprocher à ces jolies petites créations qui peuvent amplement compenser l'omniprésence de la cuisine Chinoise, qui si elle est délectable n'en reste pas moins assez lourde. On a pas emporté ses réserves de Bifidus actif ? L'archipel en Kimono vaincra les transits perturbés par la boule de riz. Qu'on se le dise. Une petite pause pour votre estomac ? Faites un tour à Katoya

     Je me disais bien que j'allais trouver un solgan qui rime...

    Après le boulot, l'heure des bourrelets

    Que Magritte aille se coucher pour l'instant : ceci est un curry végétarien. Existe également en version boeuf, poulet, steak de porc ou même nuggets de volaille, pour le plus grand bonheur des carnivores comme des militants Greenpeace. Des parfums à collectionner, n'attendez plus : laissez-vous currir !

    En bref, vous l'aurez saisi : le curry fait la seconde pièce maîtresse de la totalité des restaurants Japonais. Dit plus haut, on en trouve pour tous les goûts et ils sont assez monumentaux la plupart du temps pour régaler le plus affamé des Sumotoris. Leur prix varie selon saveur : il faut compter à peu près 30 Kuais pour un curry standard et autour de 20 Kuais pour un curry pure légumineuse. Je précise aussi que chaque restaurant Japonais a sa petite variante "touche du chef" : chez certains, vous trouverez des steaks de poulet frits, chez d'autre, des nuggets. Hormis les heures de queue, l'insufisance calorique et la fragrance "voile d'huile rance", KFC n'a rien inventé. Petit point noir ? Si je dois absolument en trouver un, c'est sans doute qu'ils sont nettement plus onéreux que les restaurants Chinois mais baste, vous en offrir un ne vous jettera pas dans la rue sous une toile de tente : j'ai mis la conversion à votre disposition entre parenthèses. C'est pas dur, on décale la virgule.

    Le service de ces restaurants est également souvent beaucoup plus attentionné (parfois certaines serveuses Chinoises ont tendance à oublier leurs clients), vous offre le thé pour patienter en attendant votre repas, et apporte systématiquement les menus sous-titrés en Anglais...Ah oui, vous aventurer dans un restaurant vraiment "typique" sans pouvoir voir autre chose que des tags dans les caractères Chinois peut vous jouer des tours. Ainsi l'une de mes amies dans un café, croyant commander un expresso, s'est retrouvée avec un milk-shake pastèque...On aime la barrière des langues. Surtout avec une paille. A propos de menu, méfiez-vous d'un détail : dans certains restaurants Chinois, deux menus existent; les plats "grand format" (plus chers) et plats "courants" (qu'ils servent le plus souvent). En tant qu'étranger, vous aurez forcément le droit au premier. Vérifiez donc discrètement derrière la serveuse qui vous tendra la menu qu'il n'y a pas une autre piles de cartes traînant sur un plan de travail. Si c'est le cas, piochez-la avec un sourire, personne ne vous fera de remarque. Ce n'est sûrement pas en Chine qu'on vous reprochera de faire attention à votre budget, bien au contraire. Si parler d'argent est perçu comme grossier en Europe, en Chine on vous félicitera de ne pas être dépensier...Bienheureux choc des cultures : qui a dit que les Chinois étaient hypocrites ? Veillez simplement à ne pas faire grise mine si vous vous apperevez de l'arnaque : souvenez-vous que pour eux, rapport à la valeur de l'Euro, vous êtes un millionnaire. Dur à admettre au début, mais on se fait vite à la vie de star, z'inquiétez pas...

    Même vie de star qui me fait poursuivre mon blog à cette allure de tortue arthitique, a-hem...Passons. 

    Après le boulot, l'heure des bourrelets

     Allez, en parlant de millionnaire, je me lance dans l'un des plats les plus coûteux (mais aussi des plus goûtus...Je suis pas en forme point de vue musique des lettres, aujourd'hui) testés au Katoya : l'anguille rôtie sur riz. S'il y a une cuisine dans laquelle les Japonais excellent, c'est bien celle du poisson et PAS seulement sous forme de sushis, nom de nom. Ni de makis. Ni même de sashimis. L'anguille fait partie de leurs poissons favoris, cuite ainsi en lamelles sur un lit de riz collant et caramélisée de sauce soja sucrée, c'est un régal pour les papilles, le nez, les yeux et le bedon, tout rond. Je vous conseille néanmoins d'avoir très faim le jour où vous en commanderez : si ce plat n'a l'air de rien, il est extrêmement nourrissant. Quelques feuilles de Ginseng digestif sont posées au-dessus, ça vous donne une idée de son efficacité...Alimentaire.

    La plupart des plats sont accompagnés de deux choses, la première qu'on ne présente plus :

    Après le boulot, l'heure des bourrelets

    La bien connue, la très célèbre, la qui-passe-toute-seule : la soupe Miso ! Faite à partir de presque rien et tellement bienvenue après tout ce riz qui colle à l'oesophage, la soupe Miso est un accompagnement classique dans tout restaurant Japonais qui se respecte. La plupart des currys n'en sont pas garnis, remarquez. Pourquoi ? Aucune idée, suggestions attendues. Mais l'anguille en est systématiquement suivie, ou encore le Sashimi sur riz, le steak de porc sur riz, etc...Tout "plat sur riz" (je transcris littéralement le "on top of rice", on fait ce qu'on peut, hein) arrive toujours baguette dans la baguette avec une soupe Miso. Faite d'eau chaude, de soja, de tofu, d'algues...Equilibrée et sans danger, je peux vous assurer ne jamais avoir été malade en sortant d'ici. Alors, à vos cuillières si les baguettes vous font défaut !

    Après le boulot, l'heure des bourrelets

    La photo est très laide, en même temps je ne suis pas objective : j'ai horreur de ça. Ce sont des pickles, ils garnissent toujours le bord de l'assiette ou une petite coupe à part, Dr. House seul sait pourquoi ils en amènent. Si jamais les légumes manquent à votre menu, ma foi vous aurez ceux-là pour ajouter une touche de fibres végétales à votre repas.

    Petit coin du porte-monnaie : comptez 2 Kuais pour un riz supplémentaire et 3 pour une soupe Miso. 

    Sortons des restaurants sympathiques et allons faire un tour là où je m'amuse...

    Après le boulot, l'heure des bourrelets

     Voici typiquement l'exemple de restaurant où il ne faut surtout PAS aller. Ce que vous voyez là, ce n'est rien d'autre qu'une plâtée de tranches de boeuf séché avoisinant une tomate certes à l'ouïe fine, mais sorti de cette charmante présentation, la viande est froide, très rêche, et clou du pestacle cette coquette entrée à elle seule coûte...35 Kuais. Je garantis qu'elle est très loin de rassasier, même un estomac comme le mien. Je me prends comme référence "à l'envers" : moineau-dragonneau à votre service. On trouve ce genre de restaurant minimaliste dans les environs des aires touristiques de Pékin (type Temple de Confucius ou "Lama Temple"). Et quant je dis minimaliste...

    Après le boulot, l'heure des bourrelets

      Ouaip. 40 Kuais pour une nano portion de viande de poulet froide saupoudrée de quelques malheureuses amandes pilées. A la taille des mains qui entourent cette micro-assiette, je pense que je n'ai pas besoin de commenter...Après tout les commentaires, c'est votre rayon, à vous mes chers lecteurs curieux du berceau des étoiles rouges ! 

    Allez, je fais une pause le temps de boire mon thé, et je reviens tout de suite vous dessiner un nouvel article, histoire que vous puissiez savourer un moment ces quelques flashs de délices Mandarins. (0% mandarine...Bon, fallait bien que je la fasse à un moment, dans le coin-cuisine, celle-là)

    A très bientôt et baguettes toutes sur la Nem-attitude sauce Dragon Style ! 

     

     

     

     


    2 commentaires
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    Me revoilà ! Eh oui, déjà...J'ai quand même vachement de retard à rattraper, alors pour me faire pardonner, je vais faire plusieurs articles ce week-end. 

    Aujourd'hui, on attaque les petits insolites de la vie urbaine Pékinoise (Chapitre vraiment un parce que j'arrive pas encore au bout de mes peines, je pense...)

    Pékin, cette ville fantastique où à chaque coin de rue se cache un mystère...Ou une échoppe de ce style :

    Petits insolites de la vie urbaine - Chap. 1

    Alors ? Une idée ? Non...? Allez, une petite idée ? Un indice : on les a déjà mentionnés précédemment dans les articles antérieurs. Ce sont des grands amateurs de Pop Américaine old fashion...Allez ?

    Rien ? 

    Non, ce n'est pas un salon promotionnel du mariage...Je veux bien que les Chinois soient encore plutôt connus pour donner dans les épousailles assez tôt, mais pas jusqu'à propagander dans la rue. A la télé, si, par contre. Mais ça viendra dans un prochain article.

    Non, ce n'est pas non plus un fleuriste spécialisé dans les grandes occasions. Ni un décorateur d'extérieur. Ni un préposé aux pompes funèbres. Ni une salle de bal. Ni un gâteau d'anniversaire géant (avec une porte). 

    C'est un salon de coiffure. Si. 

    Les salons de coiffure dont j'ai déjà parlé, diffusant Britney Spears ou Lady Gaga à longueur de coloration sans relâche. En vous baladant dans les rues, vous aurez souvent l'occasion de croiser leurs sous-fifres, flanqués d'un design capillaire à fair blêmir tous les chanteurs de K-Pop. Vous ne pouvez pas les rater : moulés dans leurs slims, le cheveu flashy, le piercing strassé, la chemise ouverte en triangle sur un torse imberbe, le déhanché praxitellien, ils viendront vers vous en vous tendant leurs flyers, baragouinant un plaidoyer incompréhensible en faveur de leur lieu de travail. Enfin. A condition que vous soyez un homme... 

    Non, ce n'est pas une blague.

    Vous trouverez ces salons semés dans la ville comme autant de bouquets qu'ils arborent sur l'encadrement de leurs portes. Tous, sans exception, sont pourvus de cette arche florale et des colonnes carrelées bicolores qui tournoient de chaque côtés. Noir et blanc pour les salons "Lui", mauve plus blanc pour "Elle". A l'intérieur, on ne vous proposera pas seulement de massacrer votre coupe. Vous aurez également compris dans le forfait : un massage du cuir chevelu, une manucure, un massage des pieds, une pédicure, un masque facial...Et le soir, d'autres services "réservés à Monsieur" dans l'arrière-boutique. Si, si. Ca arrive. Après, tous les coiffeurs ne donnent pas forcément dans le double emploi : repérer les pratiquantes est assez facile. Arborant leur fier 80A dans un top tigré et leurs cuisses osseuses couvertes d'une jupe assez courte pour avoir l'air d'une ceinture, perchées sur leurs 18 centimètres de talon, peinturlurées jusqu'au menton, les arguments publicitaires des lieux ne manquent pas de s'exhiber autant que possible. On imagine que leur présence suffit amplement à appater le client potentiel. 

    Ceci dit, je ne recommande pas franchement la science capillaire Chinoise. La teinture blond vénitien demandée par l'une de mes amies est apparue rouge pamplemousse, la coupe de pointes réclamée par un autre ami lui a valu la disparition d'environ 10 centimètres de cheveux et le masque crânien accepté par un troisième a entraîné des démangaisons et des plaques rouges  descendant jusqu'au front. Après, à vous de vous y risquer...

    Pour poursuivre dans le registre "les petits dangers de la vie Pékinoise", en voici deux autres :

    Petits insolites de la vie urbaine - Chap. 1

    Voici l'un des véhicules les plus typiques du pays que vous pourrez croiser le plus souvent. Trois roues, et un caisson arrière pour transporter à peu près n'importe quoi, des bouteilles d'eau de 4 litres jusqu'aux sacs de déchets. N'espérez pas les faire dévier de leur chemin, vous pouvez rêver longtemps.  La Chine est un pays debout, qui marche droit. Qui marche. Mais qui ne court jamais. Les gens ici n'avancent pas, ils flânent. Ils n'accélèrent pas, ils trottinent. Et eux non plus ne connaissent pas la déviation, car le gouvernement n'autorise aucune déviance. Et le gouvernement a toujours raison. Il sait ce qui est bon pour les enfants de la Nation. Par conséquent, habitués de la vie parisienne et du métro-speed, n'espérez pas conserver votre vitesse de capitaliste aigri : la Chine vous obligera non seulement à ralentir, mais en plus à donner dans le slalom pédestre. Parfois, on peut presque avoir l'impression qu'ils font exprès de s'arrêter devant vous, ou de croiser le trottoir juste devant vos pieds. N'y voyez pas de malice : c'est normal. Par contre, je ne sais toujours pas s'il s'agit d'une certaine forme de frustration piétonne compensée, mais mettez un Chinois dans une voiture ou juchez-le sur n'importe quel véhicule, il deviendra dangereux. J'ai déjà parlé des chauffeurs de taxi et de leur amour proverbial des conversations téléphoniques au volant, les vélos ou les tricyles de ce genre ne sont pas mieux lottis. Plus ça va vite, mieux c'est et s'il y a des piétons, vous voicis face à la seconde interdiction que personne ne respecte :

    Petits insolites de la vie urbaine - Chap. 1

    C'est le joujou préféré de tous les conducteurs. Second danger notoire : une éventuelle surdité précoce. Comme si le klaxon était un genre de solution a tous les problèmes. Y compris à l'attente devant le feu rouge. C'est un nouveau genre d'incantation magique dont les Chinois disposent en usus, fructus et abusus. Vous ne croiserez pas de ce genre de panneau souvent, néanmoins ils existent. Ca fait toujours déco, alors pourquoi pas. 

    Marcher sur le trottoir, c'est dangereux. Sur la route, c'est suicidaire. Ca vaut le périph' en moto à Paris sans hésitation. Pourtant, sur ces trottoirs, on fait parfois des rencontres assez inattendues, un peu partout dans Pékin. On a déjà mentionné la chaise en bois du Campus Ouest, voici une nouvelle trouvaille :

    Petits insolites de la vie urbaine - Chap. 1

    A partir de là, les photos seront un peu floues parfois. J'ai du mal à en prendre certaines, étant donné que la population s'en offusque de temps en temps et me force à les supprimer. Mais celle-là, je l'ai trouvée jolie...

    Un cadeau clandestin de la femme de ménage ou une déclaration d'amour de la serpillère, à vous de me suggérer des idées, enfin ce panier est resté accroché là pendant plusieurs semaines (cette photo date de l'époque où il y avait encore du soleil dans les rues.) Petit moment de poésie dans cette rue suranimée...

    Il y en a d'autres, des jolis moments. Les moments où la nature se rit du "bond en avant" industriel que toute la population n'a pas suivi, et exprime son point de vue comme suit :

    Petits insolites de la vie urbaine - Chap. 1

    Des ombrelles naturelles pour les petits reporters en quêtes de photos pour leur blog, par exemple...C'est dans ce genre de moment que j'aimerais savoir faire des Haïkus, tiens. Une autre pour la route :

    Petits insolites de la vie urbaine - Chap. 1

    Ces rues-là, ce sont des rures typiques Chinoises (elles ont d'ailleurs un nom spécial rien que pour elles). Bon d'accord, le crépis s'écaille sur les murs et les arbres s'invitent où ils veulent, d'accord, d'accord. N'empêche que ça valait quand même la photo.

    Je vais m'arrêter ici pour ce premier chapitre d'insolite Chinois (vu que je commence à me congeler ma race et que je ne peux pas atteindre le câble ethernet de mon lit), m'empresser d'aller sous ma couette et pionçer jusqu'à demain où je vous retrouve pour un nouvel épisode !

    Wan an (littéralement, "nuit de paix"...Oui je frime encore) à tous et jusqu'endormis...Nem-attitude plus Dragon Style !

     


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